Les assurances-vie multisupports appelées à faire le ménage pour leur portefeuille UC en 2024

Les assurances-vie demeurent des placements attractifs, malgré certains bémols tels que leurs frais élevés. Ceux-ci s’appliquent particulièrement pour les contrats multisupports, c’est-à-dire ceux intégrant des unités de compte (UC) en plus des fonds en euros, pour générer plus de rendement.

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (APCR) veut remédier à cet inconvénient, après s’être penché sur la transparence concernant l’application de ces frais. Ce, non seulement pour l’assurance-vie, mais aussi pour le Plan d’épargne retraite PER qui propose, lui aussi, des UC.

Ainsi, les assureurs sont amenés à faire le ménage dans leur portefeuille en tenant compte des frais du contrat et de ceux liés aux UC. Le but de l’ACPR est de protéger les épargnants contre les éventuels abus, endossant le rôle de régulateur. Les frais appliqués pour ces supports devront alors être en accord avec leur niveau de performance.

L’ACPR n’est pas le seul organe intervenant dans ce passage au crible de ce paramètre. Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) est aussi à pied d'œuvre.

 

Pour que l’assurance-vie demeure attractive dans un contexte inflationniste

L’inflation a entamé sa hausse vertigineuse en même temps que la progression de la guerre en Ukraine. Bien qu’elle se soit plus ou moins stabilisée vers le milieu de l’année 2023, les épargnants s’inquiètent sur la baisse des rendements nets – à dissocier des rendements d’un placement financier.

Afin de protéger l’épargne contre la baisse de sa valeur, les épargnants n’ont pas de choix que de se tourner vers des placements plus dynamiques, étant donné que les rendements des fonds en euros sont plus faibles que le taux d’inflation (2.8% pour ces fonds contre 5.6% pour l’inflation). Ces placements dynamiques sont des actions cotées (les OPCVM, organismes de placement collectif en valeurs mobilières), les trackers (ou fonds indiciels), ainsi que les actions non cotées qui reposent sur des actifs tangibles.

Ces placements dynamiques sont gérés par des exploitants agréés qui sont spécialisés en asset management. L’assureur y souscrit en premier lieu afin de les intégrer dans leur portefeuille pour les mettre, à leur tour, à la disposition des épargnants souhaitant booster leur épargne.

Des frais s’appliquent pour ces placements, respectivement, en plus de la propre gestion des supports par l’assureur lui-même. En particulier pour ceux qui bénéficient de la gestion sous mandat ou de la gestion pilotée.

Le but de l’ACPR et du CCSF est donc de contrôler la cohérence entre le rapport frais et performance afin d’encourager les épargnants à souscrire aux contrats multisupports dans le but de sécuriser leur épargne contre l’inflation.

 

Environ 10% des UC dans la ligne de mire

Il est question de déréférencer les UC trop chers, c’est-à-dire aux frais surcotés par rapport à leur véritable rendement. En second lieu, les UC ayant un faible encours figurent aussi dans la ligne de mire de l’ACPR. Après avoir répertorié l’ensemble de ces supports, environ 10% de ces UC pourront alors cesser d’intégrer les portefeuilles des assureurs.

Cette initiative redonne un coup de neuf à l’assurance-vie – et au PER – du fait que ces placements gagnent ainsi en qualité après réorganisation de leur portefeuille.

À noter que les fonds en euros ne sont pas concernés par ce réaménagement. Notons aussi que ces fonds sont faiblement rémunérés, à la différence des UC qui, en contrepartie de leurs performances plus intéressantes, ne garantissent pas le capital de l’épargnant.

 

Pour conclure, le malheur des uns fait le bonheur des autres : les épargnants pourront souscrire à des placements référencés, tandis que les gestionnaires perdront une partie de leurs chiffres d’affaires par rapport au désinvestissement des assureurs, face à ces nouvelles dispositions.

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